Nous avions déja fait cette ascension en 2000 et 2005, mais cette année avec Liam ça semble compliqué. Je décide donc (bien égoïstement) de la faire en ultime "trail" avant de repartir vers l'atmosphère pollué parisien.
Les 2 fois précédentes nous étions revenus par le même chemin car la boucle complète, passant par le Col des Allaris est assez dangeureux et à-pic. Pour la première fois je pense faire la totalité de la boucle. Dans le bouquin ils disent 3h de montée et 3h30 de descente pour le randonneur, la descente étant plus longue en distance que la montée.
Je gare la voiture sur le parking du Super Sauze et je mets mon chrono en route. Il est 8h48 quand je pars sur les traces des coureurs du trail Ubaye Salomon version 42km.
Je connais fort bien le chemin pour monter, je n'ai donc aucune hésitation. Si sur mes courses précédentes je n'avais croisé personne, je m'attends cette fois-ci à voir du monde: le Chapeau du Gendarme n'est pas qu'un pélerinage pour moi, il l'est aussi pour beaucoup d'autres même avec l'heure assez matinale.
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| Dans la vallée: Barcelonnette |
Première côte et je double un couple de quinquagénaires, deuxième côte et je passe devant une famille: grand mère, parents et petits enfants. Je fais quelques pauses pour envoyer des sms à ma femme pour lui dire que j'avance. Je double un randonneur plus agueri qui boit un coup. Au loin je vois 2 personnes espacées de quelques centaines de mètres, j'espère les rattraper, on verra.
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| Le Chapeau de Gendarme me domine encore |
La grimpette se poursuit parfois très raide et parfois avec quelques replats où j'en profite pour relancer. J'arrive à la bifurcation entre le col de Gyps et la fin de l'ascension (très raide) vers le Chapeau de Gendarme. Je fais une petite pause vidéo/sms et je m'élance. Le premier randonneur n'est plus très loin et je le double: sandales et très petit sac à dos, il porte moins de chose que moi. Surpris il me lance un "ben v'la autre chose" au moment où je lui passe devant. J'arrive en haut en même temps que le dernier marcheur qui lui monte à vive allure.
Nous tapons un brin de causette:
Lui: "pff, vous montez vite, j'ai mon beau-frère qui a fait le trail de 23km Ubaye Salomon qui grimpe aussi comme vous"
Moi: "ah oui ? je l'ai fait aussi"
Lui: "Lui il monte au Chapeau de Gendarme en 1h30"
Moi (en regardant ma montre): "Et moi en 1h15"
Lui (regardant la sienne): "Moi en 1h45"
Bon, je passe la conversation qui s'est enchainée sur Kilian Jornet avec le troisième larron qui arrive sur ces entrefaites.
Nous découvrons des bouquetins au loin, peu farouche nous arrivons à nous en approcher, je prends une bonne série de photos.
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| Bouquetin mâle |
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| Bouquetins femmelles et petits bouquetins |
Mais il faut repenser à partir, la pause en haut à été longue, et Céline m'attend pour manger. Je vois le chemin de la descente, assez abrupt, voire très abrupt. Il convient d'être prudent. Je passe à 20 mètres d'autres bouquetins, je les filme et les regarde, je ne m'en lasse pas.
La descente est technique et je vois les points roses qui marquaient le tracé du trail dimanche quinze jours avant. Les coureurs étaient dans l'autre sens, ils montaient. Les organisateurs avaient mis des cordes pour sécuriser un peu plus l'endroit, avec la pluie ça se comprend, ça ne devait pas être triste.
Suit après une descente en lacets dans les alpages qui casse un peu les jambes. Au col des Allaris je suis en terrain connu, je reprends le chemin que j'avais fais en trail quinze jours plus tôt. La boue a durci, j'ai l'impression que le chemin a été parcouru par un troupeau d'éléphants.
La ligne droite finale (qui est tout sauf plate) est vraiment très longue. Mais j'en finis avec cette sortie après 2h40 (pause en haut non comprise bien entendu). J'en ai plein les mirettes et je suis ravi.
Chapeau de gendarme retour col des Allaris
15km
1200m d+
2h40mn40s
5.6km/h
142 bpm moy
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